Catégories
Humeurs

Devenir grand?

Demain, c’est samedi. Samedi, c’est pareil comme aujourd’hui. Pareil comme demain. Pareil comme hier, et comme après-demain aussi.

20h08. Vendredi.

« Les enfants, c’est l’heure de… … … »

Pour la première fois, j’ai eu un doute à propos de la consigne que je m’apprêtais à donner…

Demain, c’est samedi. Samedi, c’est pareil comme aujourd’hui. Pareil comme demain. Pareil comme hier, et comme après-demain aussi.

Même en vacances, je ne réagis jamais ainsi. Les vacances ont un début et une fin. On doit profiter, optimiser chaque instant. Cependant, ces temps présents n’ont ni début, ni fin. Ni queue, ni tête. Aucun sens. Le monde entier sous respirateur artificiel depuis… attendez, j’ai déjà perdu le compte. Ah oui, deux semaines, en ce qui nous concerne.

Un peu plus tôt, je disais à mon bébé qu’un de ses défis ne signifierait plus rien lorsqu’il sera grand. En même temps, je me demandais ce que ça pourrait dire dorénavant, devenir grand.

One reply on “Devenir grand?”

Bonjour Audrey

Merci pour ce tout beau billet, clair, concis, intriguant et ressourçant. J’ai écris un peu dans la même veine la semaine dernière et je te le partage ici :

Au plaisir!
Stéphane Côté
Plein de monde déteste leur jobs qu’ils viennent de perdre, détestent le manque de temps alors qu’on a que ça, du temps, plein de monde déteste le système éreintant et le dénoncent depuis des siècles. On aime pas bousculer les enfants le matin pour l’école, les restresser le soir avec des devoirs, courir au parascolaire, payer les taxes, perdre 2h ou 3h de nos journées dans le trafic, payer la grosse télé qu’on s’est acheté à sur-sur-sur crédit…

Et là, on est là, busqué, poussé, heurté, dans ça, maintenant.

Plein de personnes essaient frénétiquement de réinstaller le système, UN système comme le avant que tant détestaient profondément. Un horaire pour sécuriser un tel, un budget, une mise en forme… Plus d’escapades possibles, plus de fuite au passage de la carte de crédit, juste le miroir pointé sur notre nombril(lisme).

Si je pars dans une retraite, je n’amène pas mes élèves, mon cell, mon ordi, j’y vais avec mes battements et mes poils de nez et je respire. Ce moment d’arrêt, on l’a tous un peu souhaité, plus ou moins consciemment, et il ne faut surtout pas le remplir. Regardons le vertigineux dans les deux yeux, inspirons, et créons la vie que l’on souhaitait, les relations que l’on souhaitait, le travail qui n’en est pas un quand on suit notre passion, et respirons, respirons enfin.

Laissez les enfants à leurs parents, ne remplissez pas leur agenda. Laissez les enfants, être des enfants, ne les faites pas grandir. Écoutez-les, marchez avec eux, accompagnez-les au lieu de les diriger, de les pousser, ou de les distraire. Nous avons, avec cette circonstance historique, tout le temps…

Le vertige n’exige pas que l’on reprenne pied, mais de réaliser que l’on n’est finalement pas en train de tomber, on n’est pas en train de tomber nulle part. Ne tentons pas de réinstaller le système s.v.p.

La crainte est réelle, la désorientation aussi, le stress vient brasser le tout et c’est vrai, et c’est vrai, mais peut-être pas aussi véridique que ce que l’on pense. Les personnes qui ont le vertige, l’ont en ayant les deux pieds sur le roc de la montagne et sentent pourtant qu’ils tombent…

Profitons de ce moment, pour trouver notre roc, nos respirations, et réorienter nos pas vers ce que notre intérieur nous a toujours chuchoté mais que l’on n’entendait pas,
trop ténu sous les dix roues du calendrier,
sous la cacophonie du trafic qui hante même nos maisons,
sous le chahut des cennes qui nous aplatissait l’horizon…

Retournons-nous et écoutons nos chuchotements, entre deux respirations, entre deux battements, quelques instants dans une journée, juste quelques instants.

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire le pourriel. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.